Recrutement à Toulouse 2 (IUT de Figeac) : l’opacité pour plus d’égalité ?!

Suite à notre communiqué du 13 mai dernier, nous nous voyons dans l’obligation de réitérer nos interrogations quant à l’attitude de l’Université de Toulouse 2 concernant le recrutement d’un-e maître-sse de conférences en section 04 à l’IUT de Figeac.

L’AFSP, dans la partie dédiée au recrutement sur le site de l’OMASP, a fait figurer la mention suivante : « L’Université Toulouse 2 entend éviter toute diffusion préférentielle d’information relative aux recrutements en cours pour respecter l’égalité entre les candidat(e)s et éviter tout recours d’un(e) candidat(e) qui, pour une raison ou une autre n’en aurait pas bénéficié ».

L’ANCMSP est consternée par cet argument : c’est en ne publicisant pas les résultats que l’égalité entre les candidat-e-s est bel et bien mise à mal ! En quoi la publicité autour du déroulement d’un concours serait-elle source d’iniquité entre les candidat-e-s ? A quelle conception de « l’égalité entre les candidat-e-s » renvoie la justification de l’Université de Toulouse 2 ? L’opacité serait-elle le nouveau moyen pour améliorer les procédures de recrutement ?! Nous en doutons fortement et pensions en avoir fini avec des méthodes pourtant combattues de longue date par les associations professionnelles.

Depuis deux semaines, nous devons répondre aux inquiétudes des candidat-e-s, auditionné-e-s ou non sur ce poste. Ces inquiétudes sont générées par le silence de l’Université de Toulouse 2, de l’IUT de Figeac et du comité de sélection, la question lancinante étant : puisque rien ne filtre, c’est donc que le poste est co-opté. Dans le contexte actuel de raréfaction des postes, ce doute suffit pour réduire à néant des années de travail des candidat-e-s : ne faisant pas partie du réseau cooptant, le temps et les dépenses engagés (billets de train, péages, nuits d’hôtel, frais d’impression, etc.) par les candidat-e-s pour se rendre aux auditions ressemblent de plus en plus à de pures dépenses somptuaires, des dons sans contre-dons en quelque sorte. Ce doute a également des effets importants sur la personne sélectionnée dans la mesure où son recrutement, du fait du silence du comité de sélection, sera toujours suspecté d’être illégitime, indépendamment peut-être de la qualité du dossier et de la procédure de recrutement.

Nous sommes donc stupéfaits de la posture de chevalier blanc que se donne la direction de l’Université de Toulouse 2 et du manque de respect qu’elle manifeste ainsi vis-à-vis des candidat-e-s et des combats que nous menons depuis la création de notre association. En l’état actuel, nous souhaitons assurer à l’ensemble des candidat-e-s, et au-delà à l’ensemble de la communauté des politistes, que l’ANCMSP s’est tenue à la disposition de l’ensemble des acteurs impliqués dans ce concours de recrutement (Poste n°4219 : « Dispositifs jeunesses et politiques territoriales »). Nous n’avons obtenu aucune réponse satisfaisante ou même cohérente à nos questions : par exemple, pour quelles raisons l’Université de Toulouse 2 ne souhaite-t-elle pas communiquer la liste des candidat-e-s auditionné-e-s pour ce poste, alors même que pour d’autres postes qu’elle met au concours (« Inégalités, discrimination et genre », section 19 ; « Anthropologie des identités », section 20 ; « Anthropologie de l’espace », section 20), les listes des candidat-e-s auditionné-e-s ont été publiées ?

D’une manière générale, l’ANCMSP ne désespère pas mais s’étonne qu’encore une fois, la période de recrutement ait donné lieu à des pratiques dénoncées depuis de nombreuses années (chevauchements d’auditions, absence de publicité autour des procédures, etc.). Elle en appelle donc au respect des règles de transparence, et invite la communauté des politistes, et plus particulièrement les chercheur-e-s et enseignant-e-s chercheur-e-s en poste et participant aux comités de sélection, à se mobiliser contre de telles pratiques.

Nous espérons que le futur congrès de l’AFSP puisse être le lieu de tels échanges et d’une réelle responsabilisation de l’ensemble de la communauté face à des recrutements dont le nombre est trop faible – faut-il le rappeler ? – et les procédures encore trop souvent bricolées !

L’ANCMSP