Assises 2007 : quelques mots en ouverture

Intervention d’Elise Cruzel (présidente de l’ANCMSP) lors de l’ouverture des 3ème Assises de la Science Politique.

L’ANCMSP remercie l’AFSP et l’AECSP de l’avoir associée une nouvelle fois à la préparation et au déroulement de ces 3ème assises de la science politique
Je vous rappelle que l’ANCMSP vit des cotisations de vous tous et donc j’en profite pour faire un petit rappel à ceux qui n’auraient pas encore renouvelé leurs adhésions pour 2007 : vous pouvez le faire à notre stand.

Je tiens également à souligner que l’ensemble des présentations des membres du bureau de l’ANCMSP aujourd’hui ont été validée collectivement par son bureau. Certaines propositions nécessiteront d’être validées par l’Assemblée Générale en fin d’année.

Les premières Assises ont eu lieu en 2000, à l’initiative de l’AECSP. Aujourd’hui quel bilan pouvons nous en tirer ? Comparativement à ces premières assises, il y a 7 ans, au moins 3 thèmes des 4 tables rondes de l’époque seront encore à l’ordre du jour : la place de l’enseignement de la science politique à l’université, les recrutements, l’insertion des doctorants dans les laboratoires (via notamment des financements décents)

La nécessité d’une défense disciplinaire est plus que jamais à l’ordre du jour, comme nous le rappelle un peu cruellement le récent rapport Truchet contenant des recommandations pour réformer les études juridiques, et que nous aurons l’occasion de discuter dans quelques minutes.

L’ANCMSP a toujours été solidaire de la défense de la discipline à travers la question des candidats, en pointant les faiblesses du système et en proposant des solutions. Ces propositions n’ont pas toujours été suivies d’effet. Force est de constater, que nous pratiquons une pédagogie de la répétition semble-t-il peu efficace au regard de l’absence de réponses concrètes aux problèmes soulevés.

– C’est le cas en matière de recrutement avec entre autre, la question du coût des auditions et l’envoi des travaux sur CD ROM, qui demeure inappliqué.

– C’est le cas en matière de création de postes : la science politique continue de fonctionner en s’appuyant majoritairement sur des précaires (ATER, et pire encore vacataires), tout en maintenant un taux élevé d’heure complémentaires, ce qui a été maintes fois dénoncé. Ce fonctionnement contribue à réduire le poids des titulaires ce qui diminue d’autant le poids de la discipline.

– C’est le cas enfin en matière de financements : accepter de réduire le nombre de précaires, implique concrètement d’accepter une diminution de la durée de la thèse, rendue possible par un encadrement et un financement dignes de ce nom. Par ailleurs, à propos d’une des sources principales du financement, à savoir les postes d’ATER, l’ANCMSP a tiré la sonnette d’alarme depuis maintenant un an et demi sur les risques de disparition des demi postes d’ATER. Il était possible d’anticiper les conséquences de ces disparitions. Pour autant les appels réitérés pour créer un débat sur cette question et envisager les solutions possibles sont restés lettre morte.

Dans les différents modules de ces Assises, l’ANCMSP fera des propositions, propositions qui ne seront pas si différentes de celles que nous avons déjà pu faire en la matière.

Au-delà, ce que nous souhaitons dire aujourd’hui c’est que les problèmes soulevés par l’ANCMSP sont loin de ne concerner que les doctorants ou les candidats. Ils concernent bien plus les titulaires qui sont ceux qui peuvent effectivement contribuer à modifier les pratiques, et la discipline dans son ensemble : l’avenir d’une discipline se mesure sans doute au sort qu’elle réserve à ses générations montantes. Si nous voulons une science politique forte demain, il nous faut être capable d’attirer et de former les meilleurs étudiants aujourd’hui. Cela passe nécessairement par une amélioration des conditions matérielles et morales d’accomplissement du doctorat.

La défense de la discipline et son renforcement vis-à-vis de l’extérieur ne peut être effectif que par un profond changement en interne des modes de fonctionnement. Il s’agit d’anticiper les réformes, de porter nos revendications et surtout de proposer nos solutions aux interlocuteurs adéquats.

Il est indéniable également que la défense de la science politique passe par un dialogue constant avec les disciplines voisines et amies.