Communiqué contre les violences policières et l’expulsion des occupant.e.s de Paris 8

Dans la matinée du 26 juin, les exilé.e.s occupant le bâtiment A de l’Université Paris 8 ont été expulsé.e.s par les “forces de l’ordre”. Les occupant.e.s et les soutiens présents lors de l’évacuation ont rapporté des violences physiques, verbales et symboliques : charges, usages des gaz lacrymogènes, coups et tri au faciès des exilé.e.s (1). L’évacuation manu militari de cette occupation, la plus longue qu’ait connu cette année une université, s’inscrit dans le sinistre prolongement des évacuations violentes de nombreux sites universitaires en cette année 2018 (2), que ces occupations aient été motivées par l’opposition au tri des étudiant.e.s ou au tri des migrant.e.s. Certaines présidences avaient fait valoir qu’il n’était pas “envisageable de faire évacuer les lieux”, parce que c’était contraire aux “valeurs humanistes qui caractérisent” l’Université (3). Ce fut fait, quand bien même ce fut fait avec “regret” (sic.) (4).

L’Université Paris 8 doit accueillir le 5 juillet la deuxième journée des Rencontres de la science politique (la première ayant été délocalisée à la MSH Paris Nord). Nous nous réjouissons que le campus de Paris 8 accueille ces Rencontres, au regard de ce qu’incarne cette université aussi bien dans l’enseignement que dans la recherche française en science politique. Nous espérons cependant que ces Rencontres seront l’occasion pour notre communauté disciplinaire d’exprimer sa plus vive et ferme opposition envers toute forme de présence policière au sein (ou aux alentours) de n’importe quel site universitaire. Nous continuerons à nous battre contre la criminalisation des mouvements sociaux et des migrations.

Ni tri des étudiant.e.s, ni tri des migrant.e.s,

Le bureau de l’ANCMSP

(1) https://twitter.com/ExileesOccupP8
(2) Voir notre précédent communiqué “En marche vers la répression”
(3) Nathalie Dompnier, présidente de l’Université Lyon 2 sur BFM TV
(4) Communiqué de l’équipe présidentielle de l’Université Lyon 2, 13 avril 2018.