« Pour 1000 postes… » : premières réactions

Plusieurs enseignants nous ont fait part des informations dont ils disposaient concernant l’attribution, dans leurs universités, de la dotation relative au plan « réussite en licence ». N’hésitez pas à relayer, au bureau ou directement sur la liste, les informations dont vous auriez eu l’écho.


Le Havre : voici l’info officielle à l’université du Havre (université + IUT ici) – je copie-colle la note d’information budgétaire 2013, que nous a adressée le président de la fac, Pascal Reghem, le 12 décembre 2012 :

« La campagne d’emploi est liée à la capacité qu’a l’université à financer ses charges de masse salariale. Au-delà des 19 postes d’enseignants et d’enseignants chercheurs gelés, les 5 postes attribués au titre de la réussite de tous les étudiants (1000 postes répartis pour 2013 sur 5000 postes prévus sur 5 ans) seront également gelés. »


Bonjour,
Voici la situation à l’UPJV, Amiens.
L’an dernier il y a eu des gels de postes d’EC (9) ; cette année ces gels ne sont pas dégelés, autant dire qu’ils sont durablement congelés car on voit mal comment l’université pourrait dégager de la masse salariale si sa dotation ministérielle reste stable.
Le discours de la Présidence est : il n’y a pas de nouveaux gels. Ce qui est vrai, en partie seulement. En effet, certains postes vacants ne sont pas mis au concours (alors qu’ils sont vacants depuis déjà plus d’un an suite à des mutations ou retraite), ce qui est différent d’un gel (un gel= aucune masse salariale=le poste et sont n° restent inscrits dans les tablettes mais on ne le remplace pas, ni par un poste de fonctionnaire ni par un poste temporaire d’Ater). Ainsi, on compte 5 postes non publiés aux concours mais sur lesquels des supports d’Ater devraient être affectés (ce qui fait faire des économies bien sûr).
L’UPJV a reçu 5 postes dans l’allocation des fameux 1000 postes (qui ne sont pas mille mais bien moins), qui sont répartis comme suit : un poste d’EC (pour l’UFR de médecine) + 2 postes d’ingénieurs (IGE) et 2 Prag (en langues).
Par ailleurs, en décembre dernier, chaque UFR a été priée de diminuer de 25% le volume de ses heures complémentaires (assurées par des vacataires pour une majorité, par des titulaires en supplément de leurs services pour le reste) ; il semble que l’injonction n’a pas été suivie et appliquée dans toutes les UFR de la même manière mais globalement ont lieu actuellement diverses « mutualisations » de cours de niveaux de langues différents (en Licence) ou de séminaires au niveau M (par exemple, un seul et même cours pour les niveaux M1 et M2), diverses transformations d’heures CM en heures TD, et enfin des suppressions de groupes de TD (avec des effectifs qui montent plutôt à 30/45 selon les UFR et les départements).
Outre les effets de dégradation des conditions d’études pour les étudiants (plus nombreux en groupe TD, mélanges des niveaux etc.) et les aberrations pédagogiques que cela occasionnent, cela produit aussi des conséquences ubuesques sur les services des enseignants (certains sont maintenant en sous-service parce qu’un CM qui comptait pour 24UC compte maintenant 18 par exemple). Cela dit, les premières victimes de ces mesures d’austérité sont les vacataires qui se retrouvent soit sans rien soit avec moitié moins d’heures que promis en début d’année universitaire.
Enfin, nous n’avons pas encore toute la visibilité sur les postes de BIATS mais il se pourrait bien que les « gels » soient plutôt localisés sur ces postes ; ce qui peut signifier, comme cela se produit actuellement dans diverses universités, vacances de postes en scolarité ou en administration des UFR et des laboratoires.
Et bien sûr, toujours à Amiens, tout cela vient après des décisions, au printemps dernier, de diminuer de 20 à 25% les dotations de recherche aux laboratoires et de 25% les crédits du BQR.
Mais puisque la ministre et ses conseillers nous disent que le budget a augmenté de 2,3%… nous devrions être contents… quand en plus on lit les projets de la future loi et qu’on y cherche (en vain) la rupture annoncée, on se dit que serait quand même justifié de se mobiliser à l’occasion de la nouvelle loi sur l’ESR, non ?
Fabrice Guilbaud
Maître de conférences en sociologie
Université de Picardie Jules Verne, Amiens
UFR de Sciences Humaines et Sociales et Philosophie
-Membre du Conseil Scientifique de l’UPJV


A Nantes :
Cher(e)s collègues, Je vous informe qu’aujourd’hui, lundi 21 janvier, le Conseil d’Administration de l’Université de Nantes a adopté le budget prévisionnel 2013, avec 22 voix pour, 8 voix contre et 1 abstention. Depuis plusieurs mois nous nous sommes engagés très fortement avec l’ensemble de mon équipe pour alerter le gouvernement sur notre situation. Certes, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a reconnu que nos problèmes étaient bien structurels, c’est-à-dire liés à un calcul de la masse salariale clairement défavorable à l’Université de Nantes depuis le passage aux Responsabilités et Compétence Élargies. Néanmoins, et malgré le travail de lobbying intense que nous avons mené au plus haut niveau de l’État, je déplore que nous n’ayons pas été suffisamment entendus. Même si la dotation prévisionnelle de l’État est en hausse de 4,4 millions d’euros par rapport à la dotation 2012, cette dernière ne couvre pas les augmentations mécaniques de la masse salariale liées à la hausse du GVT (+1,5 millions d’euros en 2013) et du CAS Pension (+ 5,2 millions d’euros en 2013), augmentations sur lesquelles nous n’avons aucune prise. Aujourd’hui, j’ai toutefois demandé au Conseil d’Administration d’adopter ce budget pour une raison principale : nous devons garder la main sur notre destin en évitant que notre établissement ne passe sous tutelle, ce qui serait arrivé si nous n’avions pas voté ce budget avant le 1er mars. Il est essentiel que nous gardions la capacité à déployer notre propre stratégie et notre propre projet. Je reste néanmoins persuadé qu’il est nécessaire que l’État assume ses missions en couvrant, a minima ,des augmentations de masse salariale qui ne nous incombent pas. Malgré les nombreux efforts réalisés par notre université depuis plus d’un an, nous allons donc être contraints de mettre en œuvre un plan de retour à l’équilibre budgétaire prévu pour 2015. Parmi ces mesures, 50 postes d’enseignants-chercheurs ou enseignants seront gelés à partir de septembre 2013, c’est-à-dire que les postes libérés après des départs en retraite ou des mutations ne seront pas pourvus. Par ailleurs, 26 contrats de personnels administratifs ne seront pas renouvelés. Ces mesures ne seront pas prises unilatéralement. Elles seront le fruit d’une concertation avec les composantes, les laboratoires et les partenaires sociaux. J’ai conscience du travail que nous avons déjà collectivement accompli. Nous ne méritons clairement pas de supporter les difficultés budgétaires de l’État. Malgré cela, nous devons garder tout notre dynamisme et notre combativité autour de nos missions, enseignement et recherche. J’ai confiance dans la capacité de notre établissement à passer ce cap en restant soudé et je compte bien continuer à porter fortement notre action auprès de nos autorités de tutelle afin que notre voix soit entendue. Sincères salutations.
Olivier Laboux, Président de l’Université de Nantes


A l’Université de Nice, si l’on en croit la lettre jointe de « Madame le président », du côté des BIATSS, l’ensemble des 38 postes vacants sont publiés et 6 postes créés (« 3 des 5 postes mis à disposition par le Ministère dans le cadre des « 1000 » emplois et 3 sur des supports vacants de l’Université »). Du côté des postes d’enseignants-chercheurs, tous les postes vacants sont publiés, sauf 4 « liés à des situations particulières qui devraient être corrigées en 2013 ». 3 postes parmi les « 1000 » sont donc à Nice ! Cordialement, Lucie Bargel


Une source anonyme nous fait par ailleurs savoir que l’UVSQ se verra doté, dans la cadre du Plan Réussite en Licence, de 5 postes complémentaires: 3 enseignants-chercheurs, 1 PRAG en lettres, 1 personnel administratif.
Ces postes ont été attribués sur deux projets : « Réussite en licence pour les étudiants en situation d’emploi », et « réussite en licence pour tous » (mise en place d’un semestre sas).
Après arbitrage interne, et validation par le Conseil de Faculté vendredi dernier, la répartition des postes d’enseignants-chercheurs se fera comme suit:
– Un PR de droit privé
– Un MCF de droit public
– Un MCF d’histoire du droit.
Ces postes nous sont attribués sur projet, et contractualisés à ce titre : liés donc à des engagements précis, avec des indicateurs permettant de mesurer l’efficacité de nos actions… Autant dire que nous serons très surveillés. Les postes seront pourvus au 1er septembre 2013.