Création de l’Alliance SHS, ATHENA

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche annonce la création d’ATHENA, la cinquième et dernière Alliance devant dominer la politique scientifique, comme l’a souhaité la Stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation (SNRI).


L’Alliance regroupe le CNRS, la CGE (grandes écoles), la CPU (universités) et l’INED, mais pas l’Inserm, le CEA ou l’INRA, bien que ces instituts recrutent en SHS. D’autres Alliances sont très contestées, comme celle en sciences de la vie et médecine.

La création de l’Alliance ne coûtera pas grand chose au Ministère, qui n’a pas annoncé d’arbitrage budgétaire permettant de combler le retard dramatique pris depuis plusieurs années en France dans le domaine de la recherche scientifique, en SHS et ailleurs.

L’organisation de la recherche scientifique devient donc limpide, puisqu’il suffira désormais de connaître les positions de la CP-CNU et de la section 04, de l’INSHS et de la direction du CNRS (représentés à l’Allliance), de l’Alliance et de ses équilibres internes pour savoir où va la science politique comme discipline en France, tout en prêtant l’oreille à la FNSP et aux jurys de l’agrégation, et sans oublier le jeu des programmes ANR fléchés et blancs (en voie d’être “programmés” par l’Alliance), ni celui du PCRD7 et des autres programmes européens ESF et autres. Et l’AERES. Simple, non ?

Texte du communiqué ministériel du 22 juin 2010 (le dossier de presse est téléchargeable ci-dessous) :

Valérie Pécresse se félicite de la création d’ATHENA, l’alliance des sciences humaines et sociales. ATHENA regroupe quatre acteurs clés de la recherche française dans ce domaine: le Centre national de recherche scientifique (C.N.R.S.), la Conférence des Grandes Ecoles (C.G.E.), la Conférence des présidents d’université (CPU), l’lnstitut national des études démographiques (INED). La création de cette Alliance s’inscrit dans le cadre de la réforme de notre système recherche qui vise à décloisonner les relations entre les acteurs, en développant les initiatives de coordination et de partenariat.

La ministre a rappelé que la stratégie nationale de recherche et d’innovation (S.N.R.I.) avait placé les Sciences humaines et sociales au cœur des priorités structurant le développement scientifique de la France. Elle a également indiqué qu’en se dotant d’une alliance dans le domaine des sciences humaines et sociales, la France disposait, désormais d’une Alliance thématique dans chacun des axes prioritaires de recherche identifiés par la S.N.R.I. : l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN), l’Alliance nationale de Coordination de la recherche pour l’énergie (ANCRE), l’Alliance des sciences et technologies du numérique (ALLISTENE), et l’alliance « Alimentation, Eau, Climat, Territoires» (AllEnvi).

L’Alliance ATHENA devra contribuer de manière déterminante au développement de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans le domaine des Sciences Humaines et des Sciences sociales.
Elle a ainsi pour objectifs de concevoir les moyens de consolider les dispositifs d’accueil de la qualité scientifique (Institut Universitaire de France, chaires d’excellence, Instituts d’Etudes Avancées, Maisons des Sciences de l’Homme etc.), et de faire des propositions pour développer les interfaces et les coopérations entre les acteurs de la recherche en matière d’infrastructures de recherche et grands équipements (bibliothèques, numérisation).

Elle devra aussi définir des stratégies pour la diffusion et l’internationalisation des S.H.S. (Ecoles françaises à l’étranger, réseau des Instituts français de Recherche à l’Etranger, etc.), aider à la programmation de la recherche à moyen et long terme et participer à la veille et la prospective scientifique.
La ministre a précisé que l’Alliance permettra de mettre en cohérence les stratégies de recherche des universités et des établissements d‘enseignement supérieur – où se trouvent les effectifs les plus importants d’enseignants-chercheurs-, et celle des organismes de recherche, telle celle du CNRS, qui joue un rôle structurant pour la recherche, en particulier par l’intermédiaire de l’InSHS (l’Institut des sciences humaines et sociales).