Soutien de la motion du CNESER rejetant le projet d’arrêté sur les nomenclatures de master

Bonjour,

L’ANCMSP soutient la mobilisation des associations de la discipline pour faire reconnaître un nombre plus large de mentions en science politique. En l’état, les mentions de master ne reflètent aucunement les enseignements qui sont dispensés et la recherche sur laquelle ces enseignements reposent. Au regard des dynamiques de la discipline, nous le répétons, ce projet d’arrêté est aberrant et menace des pans entiers de l’enseignement et de la recherche en science politique, notamment la sociologie politique et la théorie politique.

Ce projet d’arrêté tend à nier « l’utilité » d’enseignements et de travaux de recherche qui ne déboucheraient pas sur des brevets, des créations d’entreprise ou de l’innovation technologique ; il tend au sein de notre discipline à favoriser les enseignements et les travaux de recherche qui participent à la reproduction des élites au sein des institutions les plus prestigieuses ; au contraire, il délaisse les enseignements et les travaux qui permettent aux étudiants de développer un sens critique ; à terme, il aura des effets sur les recrutements en faisant rentrer un peu plus dans la précarité celles et ceux qui auront osé s’aventurer en dehors des clous disciplinaires, notamment en s’intéressant à des objets « indignes » au sein d’universités déficitaires.

En ce sens, ce projet d’arrêté contribue à la cohérence d’une politique de l’ESR qui était déjà celle des précédents gouvernements de droite : celle qui conduit notre ministre de tutelle à s’enthousiasmer dans la presse d’affaires de ce que le Medef puisse « copiloter » les formations universitaires (Lesechos.fr, 9/12/13).

L’ANCMSP reste mobilisée, et soutient la motion du CNESER (http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6559) votée le 27 janvier 2014 (21 contre, 11 abstentions, 16 pour) émettant « un avis défavorable à la liste des 246 intitulés de master qui lui était soumise » et demandant que soit menée une « réflexion de fond, associant largement les représentants de la communauté universitaire, sous la forme de commissions disciplinaires qui se réuniront jusqu’à l’été, séparément ou conjointement pour les champs pluridisciplinaires et permettront d’aboutir à l’automne 2014 à une nomenclature qui sera effectivement le reflet de la richesse de la réflexion collective tant du point de vue des champs de recherche que de celui des spécialités professionnelles, auxquels conduisent les masters ».

Cordialement,

Le bureau de l’ANCMSP