Communiqué de soutien aux doctorant-e-s en grève de l’Université de Bordeaux

L’ANCMSP entend apporter tout son soutien aux jeunes chercheurs et chercheuses de Bordeaux en grève.

À Bordeaux, les vacataires et contrats doctoraux sont en attente du paiement de leurs arriérés de salaires. À cela s’ajoute le retour du paiement de frais d’inscription pour les doctorant-e-s enseignant dans les différents pôles de l’université.

Rappelons-le, les jeunes chercheur-e-s sont des travailleur-se-s qui dans bien des cas – notamment en SHS – contribuent très largement au fonctionnement quotidien de l’enseignement supérieur et de la recherche. Quel monde étrange que celui où les travailleurs-ses doivent payer pour travailler…

L’autonomie des universités façon Pécresse-Fioraso ne cesse décidément pas de faire la démonstration de ses « vertus ». Outre la course à l’échalote dans le cadre du classement de Shanghai, la fusion des universités de Bordeaux 1, 2 et 4 était notamment justifiée par la nécessité de réduire les « coûts de fonctionnement » de ces différents sites. Manifestement, la non-rémunération du personnel le plus précaire fait partie de ces moyens de rationalisation budgétaire.

Face à ce scandale, les doctorant-e-s de Bordeaux ont décidé de faire valoir leurs droits, de la même manière que doit pouvoir le faire l’ensemble des salariés. Un préavis de grève d’une semaine reconductible a été décidé le 3 avril. On ne peut qu’accueillir avec enthousiasme cette mobilisation dans un univers académique qui ne brille pas toujours par sa capacité à s’organiser et à s’exprimer collectivement.

L’ANCMSP s’étonne d’ailleurs que ces jeunes chercheur-ses ne soient visiblement pas épaulés dans la grève par les enseignant-e-s chercheurs-ses titulaires. Est-il réellement nécessaire d’attendre que les intérêts spécifiques (i.e. les salaires) des uns et des autres soient touchés pour agir ? Il ne fait pourtant pas de doute que le mépris salarial à l’égard des précaires ne constitue que la première étape d’une entreprise plus large de pression à la baisse sur les salaires et les différents statuts d’enseignant-chercheur.

À l’heure où une pétition recueille plus de 10 000 signatures pour mettre en cause la logique LRU engagée par V. Pécresse et poursuivie par G. Fioraso, il nous semble qu’une nouvelle étape doive être franchie dans la mobilisation. Nous invitons les syndicats et les associations professionnelles à réfléchir aux modalités d’une mobilisation massive pour la rentrée 2014.

Le bureau de l’ANCMSP