Compte-rendu de l’Assemblée Générale de l’ANCMSP du 4 juillet 2018, à la MSH Paris Nord, à l’occasion des Rencontres de la science politique
Nombre de personnes extérieures au bureau présentes : autour de 10 personnes. 15 au pic.
1/ Présentation des Bilans moral et financier de l’année 2017-2018
Recrutements : Nous avions pas mal d’ambitions cette année. L’ANCMSP a des taches routinières mais on avait envie à côté de celles-ci d’ouvrir de nouveaux chantiers. On s’est fait cueillir par la mobilisation contre la loi ORE ce qui fait que l’on a pu moins travailler qu’on ne le souhaitait sur ces nouveaux chantiers. Toute une partie de notre activité correspond à des prises de position sur le marché du travail dans lequel on est inscrit, sur les conditions de travail et d’emploi de celui-ci.
Une des tâches routinières historiques est le suivi des recrutements MCF. C’est un travail laborieux qui consiste à appeler les interlocuteurs potentiels pour arriver à dénicher les infos de qui va constituer le comité de recrutement, quelles dates, quel-les auditionné-es et qu’est ce qui en est sorti, auquel s’ajoute un travail de mise en ligne des informations. Il nous faut également réagir lorsqu’il y a des situations problématiques. Soit on s’auto-saisit, si on a des signaux d’alerte venant de personnes extérieures. Nous avons parfois été sollicité-es directement par des candidat-es. Notamment cette année pour un poste à l’IEP de Lille fléché sociologie financière et fiscale, sur lequel nous avons réagit par un communiqué commun avec l’ASES et l’AECSP.
Nous avons engagé une réflexion sur nos moyens de lutte pour la normalisation/transparence de ces recrutements. Ce qui se dessine c’est d’augmenter les recours juridiques, et donc de solidifier notre expertise en la matière et de la mettre à disposition des gens qui en ont envie. Plus récemment nous avons réagi sur un poste à l’ENS de MCF Iran Contemporain et son environnement arabe.
Notre ambition est de lutter pour plus de transparence et d’équité, et des choses plus générales sur les procédures de recrutement au sein du milieu académique. L’ANCMSP défend la centralisation des auditions, afin que le recrutement soit moins éclaté, d’éviter les chevauchements d’audition…
Un autre souci est celui des mutations, avec cette année 3 mutations sur 21 postes, sachant que le poste est rouvert 2 ans après en moyenne.
Suivi des postes CNRS : Nous avons fait des statistiques sur les propriétés académiques des gens auditionnés au CNRS. Sachant qu’il y a quelques années tout le monde ou presque était auditionné, contre une quarantaine aujourd’hui, sans que l’on ne connaissance les critères qui motivent une audition, concernant les sections CNRS 36 et 40. Nous travaillons à avoir des résultats publiables. S’ajoute à cela la question des déclassements par les jurys d’admission, encore d’actualité cette année.
Précarité : Nos marchés du travail sont de plus en plus compliqués, les carrières de non titulaires sont de plus en plus longues et passent par tout un ensemble de statuts différents. Tout cela pose des problèmes aussi en termes de transparence, de personnalisation des rapports de clientèle. Il n’y a pas assez de transparence dans les postes d’ATER, ni dans les Postdocs. Enormément de contrats de postdoctoraux ne sont ainsi jamais annoncés. On demande au ministère la création d’une plateforme de ce type là et de rendre contraignante leur annonce sur ce type de portails, d’autant qu’ils sont souvent sur fonds publics.
Sur les vacations : Stratégie de shaming envers celles et ceux qui publient les offres les plus scandaleuses, mais on l’a moins fait cette année. On demande la suppression du statut d’Attaché temporaire vacataire (ATV) au ministère pour améliorer les conditions des enseignant-es précaires en leur donnant des contrats de travail.
Il nous semble assez clair qu’on n’a pas d’argent. En SHS 2/3 des doctorant-es travaillent sans contrat de travail initial. Du fait du manque de temps et d’énergie pour se battre sur tous les fronts, il devient nécessaire de se fédérer.
L’ANCMSP est à la CJC : on y défend la ligne politique de lutter contre la précarité.
Liens avec les mouvements de travailleur-ses précaires de l’ESR : On essaie de faire en sorte que celles et ceux qui sont dans ces situations pourris puissent travailler ensemble pour avoir une chance d’obtenir quelque chose.
Si on arrive à faire ce boulot de fédération on arrivera à avoir une coordination qui aura un pôle d’expertise. La CJC n’a pas de capacité de mobilisation mais a de l’expertise, le collectif national des travailleur-ses précaires de l’ESR dispose de moins d’expertise et de structuration mais davantage de capacités de mobilisation.
On a porté au ministère via la CJC un certain nombre de demandes, comme le rabotage de l’augmentation des frais d’inscription pour les doctorant-es. Nous leur demandons de faire des efforts sur la création de contrats doctoraux, d’améliorer la représentation des jeunes chercheur-ses soit dans le CNESER, soit dans les conseils centraux des universités.
Il nous apparait un peu absurde que l’ANCMSP soit une des seules organisations à défendre les jeunes chercheur-ses en SHS. Nous n’avons pas vocation à devenir une grande organisation avec tou-tes les doctorant-es en SHS.
Retour sur la mobilisation contre ORE et le rôle de l’ANCMSP
: Une discussion s’ouvre qui revient sur le rôle de l’ ANCMSP parmi les organisations associatives et syndicales dans le mouvement contre le Plan Etudiants et la loi Orientation et réussite des étudiants.
Bilan financier Le plus gros poste de dépenses cette année ce sont des frais de transport. Notre communication interne repose essentiellement par l’écrit, donc on essaie de se réunir régulièrement.
L’ANCMSP a enregistré cette année une hausse importante de son nombre d’adhérent-es et s’en félicite vivement.
Votes sur les bilans
Bilan moral adopté à l’unanimité
Bilan financier adopté à l’unanimité.
2/ Discussion libre.
Question : A propos des recrutements cette année. Un recrutement à Bordeaux « Relations internationales, sécurité, défense » où 5 hommes auditionné-es, et aucune femme, sans qu’il n’y ait aucune réaction
Réponse : Ne pas hésiter à envoyer un mail au bureau. On découvre souvent le problème en en étant avertis à l’avance. Le bilan des recrutements permettra de dire des choses qu’on n’a pas eu le temps de dire pendant l’année.
Question : modalités de vote lors des jurys, assez déterminantes lors des résultats finaux. Se pencher sur la question? Est ce qu’on arrive à mutualiser des choses avec les autres organisations professionnelles? Il circule des informations là dessus. Est ce que les assos de titulaires prennent au sérieux ce problème?
Réponse : Sur les modalités de vote : ça fait 10 ans qu’on demande des trucs très bêtes. Désormais on souhaite avoir des demandes et des revendications qui prennent de front les réels enjeux des recrutements. L’Enquête précarité avec le CNU 04 et l’AFSP a permis d’arriver à objectiver la part des heures enseignées qui sont faites par des précaires. On est en contact intermittent avec les syndicats de titulaires qui demandent mollement des postes, plus souvent des primes et qui s’accommodent très bien du remplacement des titulaires par des non titulaires.
Nous avons fait à nouveau cette année le constat que l’on ne peut compter que sur nous mêmes pour défendre nos intérêts.