Bilan des recrutements MCF 2021

Le bilan annuel de la campagne MCF 2020 par l’ANCMSP est désormais disponible. Vous le trouverez en cliquant ici : Bilan des recrutements MCF 2021.

Cette année, les enjeux d’information et d’action politique de ce bilan sont exacerbés par un contexte de transformation des règles de la carrière académique. Si l’on peut, comme les années précédentes, s’agacer de la répétition des constats de pénurie de postes, de l’allongement des périodes de précarité et de l’absence de concertation des jurys quant au calendrier des auditions, la remise en question de la qualification et la prochaine création de voies alternatives – et peu prometteuses – incitent cependant à formuler des conclusions encore plus alarmistes pour cette édition 2021.

Alors qu’un nombre historiquement bas de postes (11) a été publié pour la campagne 2021, la création de postes en science politique est plus urgente que jamais: les effectifs d’enseignant·e·s-chercheur·e·s titulaires ont augmenté de 3,4% entre 2010 et 2020, alors que les effectifs étudiants ont augmenté de 14,6 % entre 2010 et 2020.

Ce manque de postes et cette dégradation de nos conditions de travail se mesurent à l’aune du nombre trop important d’enseignant·e·s-chercheur·e·s non-titulaires en science politique: ceux-ci et celles-ci étaient au total 388 en 2020. Ainsi, les enseignant·e·s chercheur·e·s non-titulaires sont presque autant que les titulaires en science politique (411) ! Et cela sans compter les enseignant·e·s vacataires, qui en 2019 – 2020 étaient au moins 854 à enseigner la science politique, dont 80 pour plus de 96 HETD par an !

Cette situation où l’enseignement de la discipline repose sur une majorité de contractuel·les et de vacataires mal payé·e·s et sans débouchés professionnels stables à court ou moyen terme n’est plus tenable. Sans une création massive de postes d’enseignant·e·s-chercheur·e·s à la hauteur des besoins en science politique, la discipline ne peut structurellement maintenir son activité de recherche et d’enseignement qu’au moyen de l’exploitation des précaires.

Nous sommes la majorité, faisons-le savoir, mobilisons-nous pour l’amélioration de nos conditions de travail, la contractualisation de l’ensemble des travailleur·ses précaires de l’ESR, la fin du travail gratuit et la création de postes de titulaires !