L’ASES souhaite mener une vaste enquête sur les restructurations en cours et les conditions de travail à l’Université. Quelles sont les conséquences des réformes à l’œuvre depuis plus d’une dizaine d’années sur le fonctionnement général de l’université et sur les conditions d’emploi et de travail des personnels ? Et quelles sont les multiples adaptations, reconfigurations, transformations connues par l’établissement de chacun-e d’entre nous à l’issue du passage aux responsabilités et compétences élargies (RCE) prévues dans le cadre de la LRU ? Notre ambition est de tenter de saisir les effets de ces restructurations, à travers la variété de leurs points d’application et leur intensité. Les questions financiè res, budgétaires et comptables feront l’objet d’une attention particulière : quels sont les processus, variables d’une institution à l’autre, qui participent à l ‘endettement des universités, voire à leurs mises sous tutelle ? Quels sont ceux, à l’opposé, qui permettent aujourd’hui à d’autres universités, parfois aux mêmes, de « tirer leur épingle du jeu » ? Par ailleurs, nous tenterons de mesurer les effets des restructurations sur la morphologie de l’institution universitaire, les conditions d’emploi et le travail d’enseignement, de recherche et administratif (charge de travail, disponibilité vis-à-vis des étudiants, modes de contrôle de l’activité, rythmes, marges de manœuvre, entraide, ambiance, concurrence entre les enseignants chercheurs, mais aussi sur la diversification des statuts d’emploi, des formes de rémunérations, etc. ) et enfin sur les formations offertes (mutualisation des enseignements, centralisation de certains services, disparition des marquages disciplinaires, contenus des formations etc.). L’ASES souhaite recueillir l’ensemble le plus large possible d’expériences et/ou d’analyses, dans le but d’identifier les grandes configurations et leurs évolutions en cours. Une journée publique de l’ASES consacrée à la présentation des résultats de cette enquête est prévue en 2013. Cet appel à témoignages s’adresse d’une part à ceux-celles qui, par leur position d’élu-e-s au sein des conseils centraux des universités, ont accès à une vision générale des grandes transformations en cours. Il s’adresse également aux collègues (quel que soit leur statut d’emploi) dont le point de vue est plus localisé (à l‘échelle d’un département, d’un diplôme, d’un comité d’hygiène et de sécurité, etc.). S’il s’adresse particulièrement aux collègues inscrits dans deux listes de discussion (ASES et ANCMSP), il a également vocation à être par la suite largement diffusé auprès des collègues d’autres disciplines. Enfin, nous souhaiterions élargir cet appel à témoignage aux personnels administratifs qui, par leur position, ont accès à d’autres aspects de la réalité des restructurations en cours. Merci de nous indiquer des contacts ou de faire suivre sans modération. Tout-e-s ceux et celles qui se sentent concerné-e-s peuvent donc nous envoyer un texte, nous transmettre des contacts, nous signaler les blogs consacrés à ces questions, et enfin nous faire parvenir les documents de tous types (tracts, motions, réflexions locales ou nationales, analyses syndicales ou scientifiques, etc.). Les textes peuvent être envoyés sur la liste de l’ASES ( sociologuesdelenseignementsuperieur@googlegroups.com ) pour participer au débat collectif, comme à une adresse contact ad hoc : enquete.ases@gmail.com ; utilisée par celles et ceux d’entre nous en charge directement de cette enquête*. Les témoignages peuvent être évidemment anonymes ou signés. Nous proposons également de réaliser des entretiens, par téléphone ou de visu, merci de nous indiquer si vous êtes partant-e-s pour ceux-ci. Les données seront traitées selon les méthodes sociologiques d’enquête, de façon anonyme et confidentielle. Le CA de l’ASES *Vérène Chevalier, Fanny Darbus, Sandrine Garcia, Odile Henry, Fanny Jedlicki, Natalia La Valle, Christian Papinot, Nicolas Sembel, Charles Soulié, Maryse Tripier, Laurent Willemez (ce groupe est ouvert à tous ceux et celles qui souhaitent s’investir dans l’enquête).