Pour la non-remise en cause des acquis et une amélioration des conditions de traitement des précaires de l’ESR!
L’histoire se répète dans l’Enseignement supérieur et de la recherche (ESR). Après les doctorant.e.s de Bordeaux, de Tours, de Lyon 2 ou encore de l’EHESS, c’est au tour de celles et ceux de Paris 1 de se mobiliser pour leur reconnaissance comme travailleur.se.s de l’ESR.
Cette nouvelle interpellation pourrait nous conduire à la résignation tant l’on sait que les doctorant.e.s constituent de fait une variable d’ajustement budgétaire commode pour les Universités. Notre éclatement géographique, la diversité de nos statuts et surtout l’absence de représentation spécifique des jeunes chercheur.e.s au sein des différentes instances de la gouvernance locale et nationale de l’ESR semblent rendre notre mobilisation des plus difficiles.
Ces revendications ne nous semblent pourtant pas révolutionnaires :
L’exonération des frais d’inscription – nous rappelons l’existence de l’article 3 du décret 84-13 du 5 janvier 1984 donnant la possibilité à chaque université d’exonérer de frais d’inscription 10% des étudiants inscrits – ;
le défraiement des dépenses liées aux transports ;
la mensualisation du traitement des vacataires.
Ces revendications entraîneraient des dépenses tout à fait dérisoires en comparaison de celles occasionnées par les politiques d’internationalisation, d’”excellence” et de concentration des sites qui sont défendues et mises en place par le ministère de l’ESR depuis des années maintenant. Les politiques des universités mériteraient d’être mises en lumière à un moment où les travailleurs les plus précaires payent pour pouvoir travailler.
Alors que certains triment, d’autres se paient sur la bête, on mentionnera : les salaires mirobolants de certains Présidents de CoMue (les 180 000 Euros de salaire annuel brut attribué par la Comue Paris Sciences et Lettres à Thierry Coulhon ou les 190 000 Euros de Gilles Bloch – Président de la Comue Paris-Saclay), les budgets relatifs aux primes d’encadrement doctoral et de recherche (jusqu’à plus de 16000€ de montant indemnitaire global par an grâce notamment à la PES-PEDR2). Les restrictions budgétaires ne semblent pas toucher tout le monde… Mais la sainte attractivité justifie que l’on chasse l’excellence en y mettant les moyens…
Face à ces constats, on ne peut que déplorer la prétendue illégitimité des revendications des précaires de l’ESR alors que, sans eux, sans nous, l’Université et la Recherche seraient dans l’incapacité d’assurer parmi leurs missions les plus primordiales : heures d’enseignements, publications et organisation de manifestations scientifiques pour que les laboratoires puissent satisfaire aux exigences de l’HCERES etc. L’ANCMSP apporte donc son soutien plein et entier aux doctorant.e.s de l’Université de Paris 1 et enjoint l’ensemble des jeunes chercheur.e.s à se mobiliser dans leurs Universités pour faire valoir ces revendications qui sont aussi les nôtres.
L’appel unitaire lancé par nos collègues ne doit pas, une fois de plus, rester lettre morte. L’ANCMSP invite en particulier les titulaires de l’ESR à soutenir, partout où ils le peuvent, les revendications des plus précaires d’entre nous.