L’assemblée générale de l’ANCMSP s’est tenue le 23 juin 2015 à l’IEP d’Aix-en-Provence. En voici le compte-rendu qui peut également être téléchargé en pdf en bas de cette page.
Présentation de l’ordre du jour :
1- Bilan moral de l’association sur l’année écoulée
2- Bilan de la liste de diffusion et des adhérent.e.s
3- Bilan du suivi des recrutements et propositions
4- Prises de positions sur l’enseignement supérieur et la recherche & autres activités
5- Bilan financier
6- Questions diverses
7- Élection du nouveau bureau
Nombre de participant.e.s : une quarantaine
1- Bilan moral de l’association sur l’année écoulée
La dernière Assemblée Générale de l’association a eu lieu en décembre 2014 et elle a permis un renouvellement partiel du bureau. Depuis, l’ANCMSP a co-organisé le 31 janvier 2015, avec l’ASES, l’AECSP et l’AFS une journée d’informations et de mobilisations sur les recrutements : « Misère des postes, recrutements misérables ». Elle s’est tenue dans les locaux de Sciences Po Paris. Cette journée (dont le compte-rendu est en préparation et devrait être diffusé à la rentrée prochaine) a donné lieu à des échanges prometteurs entre les associations, et notamment avec l’ASES et l’AFS. Il a notamment été décidé de travailler collectivement à une charte commune aux associations pour l’instauration de meilleures procédures de recrutements, en essayant de durcir le ton.
Nous prenons acte du fait que les associations sont en train de devenir les instances de régulation disciplinaire au niveau national ; nous tenterons d’assumer ensemble ce rôle.
A la suite de cette journée, l’ANCMSP s’est penchée sur une série de propositions pour l’amélioration des recrutements, qu’elle a diffusé sur sa liste avant l’assemblée générale, assorti d’un bilan critique de la session de recrutement de cette année.
2- Bilan de la liste de diffusion et des adhérent.e.s
=> Voir bilan financier annexé à ce compte-rendu.
3- Bilan du suivi des recrutements et propositions
Un point sur le suivi des recrutements, qui est l’activité phare de l’association, pour que chacun.e ait une idée du travail que cela représente. Pour chaque recrutement, les universités sont averties de la demande d’informations. Elles ont l’habitude maintenant de cette démarche, qui est bien perçue. On demande le défraiement des candidat.e.s auditionné.e.s. Sur le bilan des recrutements : ce bilan a été diffusé sur la liste. Cela est instructif sur l’état des forces dans la discipline. Cette année, il y a eu 4 candidat.e.s locaux recrutés. Une autre variable intéressante, c’est le nombre de postes qui sont pourvus par des docteur.e.s d’université parisienne. Le nombre de thèses venant de Paris est de 60%, et 100% des postes parisiens ont été pourvus par des docteur.e.s parisiens/parisiennes.
L’idée, ce serait d’élargir la charte initiale à d’autres associations. On est sur un truc routinisé, mais si l’ANCMSP ne faisait pas ce qu’elle fait, la situation serait pire. Il faut tout de même préciser que la majeure partie des universités joue le jeu.
Les propositions faites par l’ANCMSP ont été jointes au bilan sur les recrutements. Les voici :
– Le décalage de la session synchronisée – en évitant les vacances de printemps et les ponts du mois de mai où les membres des comités de sélection peuvent être indisponibles ;
– L’allongement de la durée de la session synchronisée de façon à ce que les comités de sélection disposent de davantage de temps ;
– L’appel aux conseils d’administration des universités à adapter leur propre calendrier à celui de la session synchronisée ;
– La centralisation des auditions à Paris ou dans une ville tournant chaque année afin de réduire les frais de déplacement (billets de train ou d’avion) et de nuits d’hôtel, pour les candidat.e.s auditionné.e.s. Dans ce cadre, la mise en place d’un système d’observateurs/trices indépendant.e.s et extérieur.e.s à la procédure de recrutement, dont la mission serait d’assurer le traitement égal des candidat.e.s (cette mission pourrait être assurée par des membres du CNU élu.e.s ne participant à aucun comité de sélection durant l’année courante ou bien par un.e représentant.e de chacune des 3 associations de la discipline – ANCMSP, AECSP, AFSP – ne participant pas activement – en tant que candidat.e ou en tant que recruteur.e – aux procédures de recrutement durant l’année courante) ;
– L’interdiction des chevauchements d’auditions ;
– Le prêt aux auditionné.e.s d’appartements ou de chambres appartenant au CROUS ou aux établissements (comme cela se fait pour l’accueil de professeur.e.s invité.e.s) ;
– Le contact de tous les candidat.e.s, en amont des auditions, pour leur fournir les mêmes renseignements sur les attentes spécifiques du poste, les cours à pourvoir, etc. (comme cela s’est fait à Mulhouse par exemple) ;
– L’information à tous-tes les candidat.e.s retenu.e.s de leur audition, en amont de sa publicisation ;
– La publicisation de la liste des candidat.e.s auditionné.e.s sur les listes professionnelles comme celles de l’ANCMSP ou de l’ASES ;
– L’interdiction de modalités d’audition différentes selon les candidat.e.s/la stricte égalité des conditions d’audition de chaque candidat.e (éviter que certain.e.s soient auditionné.e.s en visioconférence et d’autres non par exemple), ce qui va de pair avec la suppression des chevauchements d’audition ;
– L’augmentation du temps d’audition de chaque candidat.e (faire passer le temps d’audition de 30 minutes à 1 heure par candidat.e), afin de permettre une véritable discussion sur le dossier et le projet de chacun.e ;
– L’adresse, suite à chaque audition (et avant la publicisation), d’un retour personnalisé à chaque candidat.e, par les membres du comité de sélection, des motifs et des raisons de son classement, lui permettant de comprendre réellement son résultat ;
– La publicisation, suite à l’audition, des résultats du recrutement ;
– La dénonciation publique des mauvaises pratiques d’un comité de sélection ; même si l’ANCMSP répète qu’elle ne met en aucun cas en cause la valeur du/de la candidat.e qui aurait été recruté.e à l’issue d’une procédure douteuse.
Nous évoquons également la proposition de limitation du nombre de participations aux comités de sélection par enseignant.e.s-chercheur.e.s et chercheur.e.s par an. Il faut toutefois avoir des relais pour porter ces idées. On peut penser au CNU, à l’AECSP ou aux syndicats. L’idée, c’est vraiment de rendre publiques ces propositions. Tant qu’on n’aura pas d’élargissement de la session ou de synchronisation, on aura toujours des chevauchements.
Question : Avez-vous pensé à hiérarchiser ces 14 propositions ?
Réponse : Avant de hiérarchiser, il faut se mettre d’équerre avec l’ASES pour savoir avec quoi on est d’accord. Par exemple, sur la question de la limitation du nombre de participations à des comités de sélection, tous les titulaires ne sont pas d’accord. Le texte des propositions a été préparé ces dernières semaines, et il n’a pas encore été discuté avec l’ASES. On est prescripteur de normes, au même titre que l’ASES.
Question : Ces propositions semblent toutes très faisables. En dehors de la question des moyens, les titulaires pourraient être tout à fait d’accord avec elles. Y a-t-il des revendications plus précises sur les titulaires ? Pourquoi n’y a-t-il pas de représentant.e.s doctorant.e.s ou étudiant.e.s dans les comités de sélection ? Le processus de sélection pourrait être multidimensionnel : faire un cours, participer à un séminaire. Même avec ces propositions, le mandarinat continuera.
Réponse : Pour l’instant, la seule chose qui a été proposée, c’est qu’il y ait un représentant associatif au sein des comités de sélection. On avait déjà tenté d’imposer l’indemnisation des auditionné.e.s. Cela existe déjà à l’étranger. Dans les faits, la charte fait évoluer les pratiques.
Pour que le cœur de ces revendications devienne effectif, il faut une organisation nationale des concours. Cela va à l’encontre de la cooptation professionnelle. C’est pour cela que ces propositions sont pas si consensuelles. On pourrait aussi imaginer qu’on ne peut pas cumuler un mandat au CNU et une participation à un comité de sélection.
Question : Avez-vous essayé de contacter les parlementaires ?
Réponse : Les parlementaires étaient présent.e.s aux assises de la science politique. La CJC, c’est leur mode d’action, mais nous, ce n’est pas le cas. Démarcher les parlementaires, c’est ce que fait « Sciences en marche » que l’ANCMSP soutient. L’état de rareté des postes est tel qu’il faut envisager tous les moyens possibles.
Investir la CJC, c’est fatigant, du fait de leur mode d’organisation (ils fonctionnent par consensus, à l’unanimité) . En même temps, l’action corporatiste a aussi ses limites. Il y a donc un impératif d’avoir des institutions un peu cousines (comme les géographes par exemple).
4- Prises de positions sur l’enseignement supérieur et la recherche & autres activités
L’ANCMSP a également lancé l’année dernière une enquête sur la répartition des enseignements de science politique, à l’occasion des Assises d’avril 2014. L’idée était de rendre visible la précarité de la discipline (ratio d’enseignements assurés par des vacataires/titulaires, écarts entre IEP et universités, etc.). Malgré un manque de temps du bureau pour poursuivre l’enquête ces derniers mois, le chantier reste ouvert et mérite d’être davantage investi. Comme pour d’autres travaux, l’association constate de nouveau qu’elle manque de force vive.
Enfin, le blog, mis en place pour pallier le détournement de la fonction originelle de la liste avait pour vocation de recréer un espace anonyme de discussion. Force est de constater qu’au bout d’un an et demi, il ne fonctionne pas (seuls 2 commentaires ont été postés) et que nous n’avons pas eu les moyens de tenir nos ambitions (une idée avait notamment été de faire un roulement éditorial chaque année, avec une nouvelle thématique).
5- Bilan financier
=> Voir annexe.
6- Renouvellement du bureau
Sont élu.e.s (nouveaux/nouvelles membres)
Camille Al-Dabaghy (doctorante à l’EHESS)
Aïcha Bourad (ingénieure d’études à Toulouse)
Pierre-André Juven (post-doc à Paris)
Sumbul Kaya (post-doc à l’EHESS)
Etienne Pingaud (post-doct à Nanterre)
Tessa Tcham (doctorante à Dauphine)
Victor Violier (doctorant Nanterre)
Sont réélu.e.s (membres sortant.e.s)
Charles Bosvieux-Onyekwelu (doctorant à Paris 1)
Rafaël Cos (doctorant à Lille 2)
Aline Hartemann (doctorante à l’EHESS)
Frédéric Nicolas (doctorant à Sciences-po Toulouse)
Nazli Nozarian (docteure Paris 1)
Julien O’Miel (doctorant à Lille 2)
Fanny Vincent (doctorante à Dauphine)
Julie Voldoire (docteure Paris 1)
Jan Woerlein (doctorant à Nanterre)
Sont élu.e.s coprésident.e.s : Julie Voldoire et Jan Woerlein
Est élue trésorière : Aïcha Bourad
Est élu secrétaire général : Julien O’Miel