Assises de la Science politique : « Sauvons la science politique ? »
Le 14 mai 2004, l’ANCMSP a co-organisé les deuxièmes Assises de la science politique avec l’Association des Enseignants et chercheurs en science politique (AECSP) et l’Association française de science politique (AFSP). Thème général : « Sauvons la science politique ? ». Les comptes-rendus sont en ligne !
Deuxièmes Assises de la science politique
Organisées par
L’Association Française de Science Politique AFSP.
L’Association des Enseignants et Chercheurs en Science Politique AECSP.
L’Association Nationale des Candidats aux Métiers de la Science Politique ANCMSP.
14 mai 2004 – Paris
« SAUVONS LA SCIENCE POLITIQUE ? »
Comptes-rendus des séances
– Introduction (ci-joint).
– Table ronde #1 : la réforme LMD.
– Table ronde #2 : les difficultés de la recherche .
– Table ronde #3 : la professionnalisation (ci-joint).
– Table ronde #4 : l’internationalisation (ci-joint).
Annonce des Assises
Tarissement des recrutements, baisse des crédits de recherche, incitations pressantes à l’internationalisation, professionnalisation des cursus d’enseignement, contractualisation des thèmes de recherche, accroissement du nombre de docteurs sans postes, menaces sur le statut d’enseignement chercheur, recherche de nouveaux dispositifs d’évaluation, augmentation des contraintes administratives : en quelques années, les conditions de la recherche et de l’enseignement de la science politique en France et en Europe se sont profondément modifiées, sinon altérées. L’heure est sans doute venue de réfléchir ensemble à l’avenir de nos métiers et de notre discipline.
En septembre 2000, l’Association des enseignants et chercheurs en science politique (AECSP) organisait en partenariat avec la Direction de l’enseignement supérieur, les premières Assises de la science politique. Celles-ci ont rencontré un réel succès. Nous avons souhaité cette année que les trois associations qui structurent et défendent aujourd’hui notre discipline — l’Association Française de Science Politique (AFSP), l’Association Nationale des Candidats aux Métiers de la Science Politique (ANCMSP) et l’Association des Enseignants et Chercheurs en Science Politique (AECSP) – s’associent pour organiser la seconde manifestation de ce type.
L’idée de ces assises de la science politique était en germe depuis presque un an. Entre temps, le monde de la recherche est entré en crise profonde, ponctuée par de nombreuses mobilisations. Des Assises nationales de la recherche sont aujourd’hui programmées. Nos trois associations souhaitent y participer et il va de soi que notre manifestation fera écho au mouvement national. Des membres du collectif » Sauvons la recherche » seront présents et nous nous associerons, dans la préparation de cet événement, à toutes les manifestations qui s’organiseront à l’échelle nationale ou locale.
L’objectif de ces Assises de la science politique, pour être plus modeste et ciblé, ne peut donc être détaché du débat général en cours sur la recherche et l’enseignement supérieur. Les problèmes auxquels nous sommes confrontés, en tant que chercheurs, enseignant-chercheurs ou doctorants en science politique sont ceux qui se posent à nos collègues des autres disciplines. Mais la science politique n’en pose pas moins, nous semble-t-il, des problèmes spécifiques, ne serait-ce qu’en raison des paradoxes qui la caractérisent. : relevant à part entière des sciences sociales, elle s’enseigne principalement dans les facultés de droit ; suscitant de plus en plus de vocations et de thèses de qualité, elle n’offre que de faibles contingents de postes ; soutenues longtemps par les Instituts d’Etudes Politiques, elle pourrait être touchée par les transformations qui affectent aujourd’hui ces derniers en profondeur … Autant de questions et de contradictions que nous voudrions pouvoir soulever dans un discussion que nous avons souhaité la plus ouverte et la plus constructive possible.
Autant de menaces également qui nous font craindre un affaiblissement de la discipline. Les signaux d’alerte, nombreux ces derniers mois, et que nous recenserons en introduction à ce forum, pourraient justifier un tel alarmisme. L’enjeu principal de ces assises sera pourtant de démontrer qu’il n’en est rien, que c’est notamment parce qu’elle ne cesse pas de (se) penser et de (se) chercher collectivement qu’une discipline existe. Nous souhaiterions montrer également, preuves à l’appui, que les arguments qui plaident, non seulement pour sa survie mais aussi pour son expansion en termes de diplômes et de postes, n’ont jamais été aussi nombreux.
Quatre table-ronde ponctueront ainsi cette journée. Chacune d’entre elle sera suivie d’un débat
1. Première table-ronde : La réforme LMD (suite et fin ?).
Depuis plusieurs mois, ce dossier suscite questions et inquiétudes. Chacun l’a désormais compris : de notre capacité à nous saisir de cette réforme dépend très largement la survie de notre discipline. Alors que les retours d’évaluation seront intervenus, deux de nos collègues, conseiller ou chargé de mission auprès du ministère, ont accepté de venir évoquer avec nous les évolutions en cours et les conséquences de cette réforme.
2. Deuxième table-ronde : La crise actuelle de la recherche.
La recherche française réussira-t-elle à sortir par le haut de cette crise ? Comment concilier résistance à la précarisation et à la perte d’autonomie et réforme des structures de la recherche ? Sous quelle forme rapprocher CNRS et enseignement supérieur ? Plusieurs de nos collègues mobilisés dans les mouvements actuels, des directeurs de laboratoires ainsi que des élus et responsables du Comité National de la Recherche Scientifique, pourront échanger sur ces dossiers urgents
3. Troisième table-ronde : La professionnalisation en questions.
Face aux multiples pressions dont nous sommes l’objet, comment peut-on penser aujourd’hui la professionnalisation de nos enseignements et de nos recherches ? Peut-on accepter, sous prétexte d’ajustement aux marchés et à la demande sociale, une définition de nos objets de recherche et de nos matières d’enseignement que nous aurions rejeté en bloc il y a encore quelques années ? Comment négocier ce tournant de la professionnalisation sans perdre son âme ? Peut-on continuer à se désintéresser du sort de ceux que nous formons ? Tels sont les questions que nous tenterons de poser au cours de cette table-ronde
4. Quatrième table-ronde : L’internationalisation en questions.
Qu’il s’agisse d’une internationalisation de la recherche (ouverture aux problématiques étrangères, exportation de nos propres travaux…) ou d’une internationalisation des cursus (conditions d’expatriation des jeunes chercheurs, internationalisation des filières d’enseignement…), il devient plus que jamais nécessaire d’échanger les expériences et les points de vue. En faisant le point des évolutions en cours, nous souhaiterions prolonger mais aussi clarifier une polémique qui court depuis quelques années en filigrane de la plupart de nos échanges.
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Programme des assises
9h30-10h
Introduction : (Jean Michel Blanquer (IHEAL), Loïc Blondiaux (AECSP), Jean Leca (AFSP), Nicolas Hubé (ANCMSP)
10h-11h30. La réforme LMD (suite)
Président : P. Favre (Professeur à l’IEP de Grenoble, Président d’honneur de l’AECSP) avec
* Paul Alliès (Université de Montpellier)
* Philippe Braud (IEP de Paris)
* Frédéric Charillon (MSTP/Université de Clermond Ferrand)
* Delphine Dulong (Université Versailles Saint Quentin)
* Olivier Ihl (IEP de Grenoble),
* Bernard Lacroix (Université Paris X Nanterre)
* Didier Truchet (Conseiller à la Direction de l’enseignement supérieur
Pause Café
11h45-13h15 : La crise actuelle de la recherche
Présidente : Nonna Mayer (CEVIPOF-CNRS) avec Hélène Combes (ANCMSP et Comité national d’initiative et de proposition pour la recherche scientifique)
* Sophie Duchesne (CEVIPOF/Maison française d’Oxford),
* Patrick Hassenteufel (CRAPE/IEP de Rennes)
* Gérard Grunberg (Direction scientifique IEP Paris) (sous réserves)
* Patrick Michel (CNRS)
* René Otayek (CEAN Bordeaux)
* Isabelle Sommier (Collectif « Sauvons la recherche « /Paris I)
Déjeuner
14h15-15h45 : La professionnalisation en questions
Président : Françoise Dreyfus (Université Paris I) avec
* l’association Bernard Gregory
* l’association des DURS
* Bernard Denni (DESS Progis/IEP de Grenoble)
* Didier Georgakakis (DESS Politiques publiques en Europe/IEP Strasbourg)
* Jean Daniel Levy (chargé de mission dans un institut de sondage)
* Pierre Mathiot (Master professionnel Action Publique /Lille II)
* Pierre Muller (co-responsable du salon des thèses de l’AFSP, CEVIPOF
16h-17h30 : L’internationalisation en questions
Président : J. Leca (Président de l’AFSP) avec
* Didier Bigo (IEP Paris)
* Estelle Ferrarese (New York University)
* Daniel Gaxie (Paris I)
* Virginie Guiraudon (CNRS/CERAPS Lille II)
* Erik Neveu (IEP de Rennes)
* Frédéric Neyrat (Collectif Abélard/Université de Limoges)
* Yves Schemeil (IEP Grenoble)