Cher(e)s collègues,
La convocation des directeurs d’unités et des
chercheurs CNRS relevant du nouveau champ « Sciences
historiques : histoire moderne et contemporaine » émise
par Gérard Lenclud pour une « Journée de réflexion
prospective », le 9 février, nous annonce une
restructuration de notre secteur de recherche au CNRS.
Il est annoncé que désormais « ce champ disciplinaire
regroupe les chercheurs évalués par les sections 33 et
38 du Comité national ». La lettre de convocation
mentionne en outre un « programme à ce jour (14
décembre 2005) en cours d’élaboration » comme si le
sort en était déjà jeté. L’anthropologie disparaîtrait
des « champs principaux » du département Homme et
Société et se trouverait replacée dans celui de
l’histoire.
La réunion du 9 février servira, dans le meilleur des
cas, de tribune. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Ce
n’est pas le but annoncé de cette réunion. Il est à
redouter que les protestations ne soient guère
entendues. Le programme de la réunion du 9 février
suggère que la recherche anthropologique française est
sclérosée avec l’appel qui est fait à des « collègues
étrangers » et à « des personnalités reconnues de la
recherche française » pour dispenser les exemples et
les messages sur de nouvelles directions à prendre.
La situation créée par cette restructuration est la
plus grave que nous ayons jamais connue. Ses
conséquences futures sont plus encore à redouter pour
le statut de l’anthropologie dans les institutions
scientifiques et universitaires de notre pays.
L’avenir de la discipline est bel et bien en cause.
Pensons aux recrutements des jeunes chercheurs dans un
tel contexte !
Un rejet catégorique de ce projet doit se manifester
le plus nettement possible et dans l’urgence.
Face à la menace que fait peser cette politique pour
notre discipline d’enseignement et de recherche,
chacun doit se sentir concerné, des plus anciens aux
plus jeunes.
La pétition jointe à ce message manifeste l’opposition
la plus formelle de la profession anthropologique à
tout effacement de notre champ disciplinaire au CNRS.
Merci de bien vouloir renvoyer le fichier avec la
pétition signée avant le 31 janvier 2006, à l’adresse
suivante :
anthropologie@mmsh.univ-aix.fr et de diffuser ce
message le plus largement possible.
Très cordialement,
Ghislaine GALLENGA
Maître de Conférences – Anthropologie
Université de Provence
Institut D’Ethnologie Méditerranéenne Et Comparative –
CNRS UMR 6591
Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme
5, rue du Château de l’Horloge
13094 Aix-en-Provence BP 647 Cedex 2
0033 4 42 52 41 51 – 0033 6 03 48 05 55
gallenga@mmsh.univ-aix.fr
SAUVONS L’ANTHROPOLOGIE AU CNRS
L’avenir de l’anthropologie au CNRS est aujourd’hui gravement menacé par sa dissolution dans un champ intitulé « Sciences historiques : histoire moderne et contemporaine, » et sa représentation par un simple « chargé de mission » à mi-temps. Ce traitement inégal en forme de subordination par rapport à l’histoire, qui est représentée par deux directeurs scientifiques adjoints, est à la fois incompréhensible et inacceptable par la communauté des chercheurs.
Il est incompréhensible et inacceptable parce que le rayonnement de l’anthropologie est incontestable et que cette discipline est reconnue dans toutes les institutions de recherche de dimension internationale. L’anthropologie peut se prévaloir d’importantes innovations conceptuelles et de savoirs accumulés considérables sur les sociétés les plus diverses. Faut-il aussi souligner le rôle de l’anthropologie pour faire reculer les frontières de l’ignorance et rendre intelligible le monde contemporain ? La pluralité des thèmes aujourd’hui abordés, l’originalité des méthodes d’enquête mises en ouvre, des modèles d’intelligibilité et de totalisation utilisés par les anthropologues témoignent de la dynamique actuelle de la discipline. La demande sociale à son endroit, tant nationale qu’internationale, ne se dément pas. Par ailleurs, son enseignement connaît un essor remarquable dans les nouveaux pays européens et les collaborations internationales pour la recherche et l’encadrement doctoral ne cessent de se développer.
Aucune raison ne justifie donc les mesures unilatérales qui ont été décidées par la direction scientifique. L’expérience des institutions et l’analyse des rapports de pouvoir au sein du milieu de la recherche nous enseignent que toute discipline qui ne dispose pas d’une reconnaissance institutionnelle claire et d’une marge d’autonomie spécifique est étouffée par les effets pervers des regroupements où elle devient minoritaire.
Tous les anthropologues doivent manifester avec la plus grande fermeté leur opposition à la disparition institutionnelle progressive de leur discipline au CNRS et demander avec la plus grande vigueur :
a.. le maintien de la commission 38 d’anthropologie
b.. la nomination d’un directeur scientifique adjoint pour l’anthropologie
c.. l’annulation de la réunion du 9 février et l’engagement d’une véritable discussion sur le bilan et les perspectives de la recherche anthropologique actuelle.
Albera, D. (IDEMEC)
Benoist, J. professeur émérite
Bonniol, J.L. (IDEMEC)
Bouju, J. (IEA-CEMAf)
Bromberger, C. (IDEMEC)
Culas, C. (IRSEA)
Gallenga, G. (IDEMEC)
Lemonnier, P. (CREDO)
Marsaudon-Douaire, F. (CREDO)
Martinelli, B. (IEA-CEMAf)
Ravis-Giordani, G. professeur émérite
Si vous êtes d’accord avec cette protestation, veuillez signer électroniquement cette pétition en remplissant le formulaire ci-dessous et en renvoyant ce fichier, par retour de courrier électronique
avant le 31 janvier 2006
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Statut ou grade :
Institution de rattachement :
Équipe CNRS :
Discipline :
Pays :