Bonjour,
L’ANCMSP s’alarme de la politique actuelle de démantèlement progressif du CNRS et des dommages collatéraux que celui-ci fait subir à la recherche française et à l’ensemble des équipes que la direction du CNRS décide, sans base scientifique, d’abandonner.
Cette politique brutale n’a pour vocation que de gérer la pénurie de moyens accordés à la recherche. Elle fait aujourd’hui une nouvelle victime : le Centre Lillois d’Etudes et de Recherches Sociologiques et Economiques (CLERSE, Université de Lille 1, UMR 8019, CNRS).
L’ANCMSP souhaite apporter publiquement sous soutien aux membres du CLERSE menacés de leur perte de statut d’Unité mixte de recherche associée au CNRS.
Crée en 1982, ce laboratoire s’est inscrit dans le paysage de la recherche française en associant de manière originale sociologie et économie. Son association au CNRS témoigne de la qualité des recherches qui s’y mènent, qualité reconnue par l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur et par le CNRS, organismes aujourd’hui désavoués.
Cette menace questionne les fondements des décisions prises par l’Institut National des Sciences Humaines et Sociales. Deux évaluations de l’AERES et de la section 36 du CNRS furent largement favorables au laboratoire, le classant respectivement en « A » et rendant un avis « très favorable ». La direction scientifique de l’INSHS du CNRS envisage la transformation du laboratoire en Formation de Recherche en Evolution, en contradiction totale avec ces évaluations aujourd’hui balayées d’un revers de main.
L’ANCMSP s’associe à l’incompréhension des membres du Clersé et dénonce ce processus de déclassement. Le statut de FRE (Formation de Recherche en Evolution) laisse craindre un « accompagnement » des agents CNRS vers de nouvelles affectations et la suppression simple de l’association avec le CNRS.
Cette logique gestionnaire pèse sur les chercheurs et les enseignants-chercheurs du site et plus encore sur les Jeunes Chercheurs, docteurs ou doctorants qui subiront la baisse des subventions accordées par le CNRS, menace de plus sur leur précarité.
L’ANCMSP interpelle les abonnés de sa liste de diffusion sur ce déclassement qui s’inscrit dans un dénigrement plus large des sciences humaines et sociales sapant les organismes qui permettent une recherche de qualité. Plus globalement et au delà du CNRS, les autres organismes connaissent les mêmes déboires. Une « UMRisation » peut même préparer le transfert progressif de leur personnel à l’université (comme à l’Institut de Recherche pour le Développement). La réorganisation ne présage rien de bon pour l’avenir. La création du « Consortium » (Consortium national pour l’agriculture, l’alimentation, la santé animale et l’environnement) dans un PRES-EPCS (Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur, établissements publics de coopération scientifique) avec l’INRA, le CIRAD, AgroParisTech, Agrocampus Ouest, Montpellier SupAgro et l’ENV Toulouse inquiète quant aux suppressions de postes, aux redéfinitions des priorités et aux redistributions des financements.
Tous souffrent de cette politique de démantèlement des organismes de recherche.
Espérons que le CLERSE sera la victime de trop.
Cordialement
L’ANCMSP