L’ANCMSP a publié ce texte dans sa newsletter, Jeune et poli(tiste) n°28, le 16 octobre 2009.
La récession économique touche durement le marché de l’emploi aux États-Unis, et cela semble valoir également pour la science politique américaine. Un reporter du magazine Inside Higher Ed(ucation) s’est rendu à Toronto, au congrès qu’y tenait l’American Political Science Association. Dès les premières lignes de son article, on peut lire les difficultés qu’affrontent en ce moment les jeunes candidats aux métiers de la science politique en Amérique :
At a session for graduate directors, one woman talked about how she is trying to help not only those finishing up their dissertations find jobs, but those from last year who are working as adjuncts, with little by way of a living wage or job security. She said she found herself wondering when she should tell her students or graduates, if they can’t find tenure-track jobs, that “this just isn’t going to work out” and they should look for work elsewhere.
Un vague sentiment de déjà-vu ? C’est en effet proche de la situation que connaissent les candidats aux métiers de la science politique en France, où le nombre de postes est nettement inférieur au nombre de candidats, et où l’accès à l’emploi a toujours constitué un long parcours du combattant, parsemé d’emplois précaires, de reconversions et d’attente, dans l’espoir d’un hypothétique recrutement.
Mais, si l’APSA a pris la décision d’aborder ces questions à son congrès annuel, quid du Congrès de l’Association Française de Science Politique, qui se tenait à Grenoble peu après celui de son homologue américaine ? Les conférences plénières du Congrès n’ont pas abordé les thématiques liées de l’emploi des docteurs et de leur insertion professionnelle.
Cependant, l’ANCMSP était bien présente pour aborder ces questions essentielles pour la discipline. Nous avons tenu notre table d’exposition, vendu des exemplaires de notre revue, Système D, et distribué leurs exemplaires personnels aux adhérents de l’association. Dès le premier jour du Congrès, nous tenions une réunion publique où il était principalement question de recrutements. Le créneau horaire accordé à cette réunion par les organisateurs du Congrès était toutefois très handicapant, une erreur que nous veillerons à ne pas reproduire dans deux ans.
L’information est un combat permanent. En science politique comme presque partout ailleurs, l’information ne circule pas naturellement : il faut un travail continu de vigilance, de suivi et de remontée des informations afin que les recrutements et tous les autres processus essentiels à la vie de la science politique comme discipline scientifique et universitaire se déroulent de manière équitable et transparente.
L’ANCMSP continuera, cette année universitaire encore, à effectuer ce travail et à en diffuser les résultats aux 1800 abonné(e)s de sa liste de diffusion, via sa newsletter, “Jeune et poli(tiste)”, dans sa revue Système D et sur son site Internet. N’hésitez pas à contacter directement le bureau pour l’aider dans ce travail de longue haleine, et à adhérer à l’association pour la soutenir !
À bientôt,
L’ANCMSP