Les propositions de réforme du lycée démantèlent l’enseignement des sciences humaines et sociales.
La reconnaissance et la promotion du travail scientifique sur le politique font partie des objectifs de l’ANCMSP depuis sa création, en 1995. Au lycée les enseignements des sciences économiques et sociales et de l’histoire géographie contribuent à la diffusion du savoir, à l’orientation des lycéens dans les études supérieures ainsi qu’à la constitution d’une culture commune.
Une proposition de réforme vient aujourd’hui menacer ce travail, en suggérant de supprimer l’histoire et la géographie des matières obligatoires de la filière scientifique du baccalauréat et de réduire substantiellement la place accordée aux sciences économiques, sociales et politiques. Ces propositions s’inscrivent, d’une part, dans une vision à la fois réductrice et instrumentale du rapport à l’histoire et à la mémoire collectives dans une volonté de les réduire à quelques fétiches informes ; d’autre part, dans une vision biaisée des enseignements des sciences sociales et ce malgré une conjoncture appelant à de plus grandes connaissances des mécanismes économiques, sociaux et politiques.
Les erreurs de logique qui consistent à poser l’histoire et la géographie “en option” dans un cursus éducatif, à supprimer l’initiation aux sciences politiques sont dommageables et soulèvent des doutes quant à la perception de ces disciplines par le ministère.
L’ANCMSP apporte son soutien total à une proposition allant dans le sens inverse : la généralisation des sciences économiques et sociales au lycée. Les appels lancés dans ce sens ont notamment fait remarquer que “la suppression de l’option science politique en première s’avère être un signe supplémentaire de l’appauvrissement de l’enseignement des sciences sociales au lycée”, mesure inacceptable contre laquelle l’ANCMSP appelle ses membres à réagir.
L’ANCMSP annonce son soutien aux nombreux pétitionnaires et encourage ses membres et abonné(e)s à signer l’appel de protestation circulant sur Internet ainsi que l’appel pour une généralisation de l’enseignement de Sciences Economiques et Sociales au lycée.
Le laborieux exercice de dépréciation des SHS dans l’enseignement et la recherche, entamé il y a déjà plusieurs années, semble perdurer. L’ANCMSP, initiatrice en 2004 de la pétition “Qui veut la mort des SHS ?”, demande aujourd’hui le retrait des réformes visant à démanteler l’enseignement des SHS au lycée, et invite Valérie Pécresse, qui a lancé cette année les travaux d’un nouveau Conseil pour le Développement des Humanités et des Sciences Sociales, à prendre publiquement position contre la disparition annoncées de ces disciplines de l’enseignement secondaire.
Cordialement
L’ANCMSP