À quoi sert le suivi des recrutements ?

L’ANCMSP profite des réponses apportées à son interpellation sur le silence des comités de sélection de Bordeaux IV (poste n° 4011) et Corte (poste n° 4001) pour rappeler les principes militants de sa démarche de suivi des recrutements.

Historiquement, il s’est toujours agi pour notre association de rendre le parcours des candidats moins opaque, de dénoncer la baisse du nombre total de postes mis au concours dans l’enseignement supérieur et de suivre la progression souvent lente de la parité dans le milieu universitaire. À ce titre, nous nous félicitons aujourd’hui de voir notre démarche imitée par l’AFSP et de voir que l’ethnologie, la géographie, l’histoire, la philosophie et la sociologie connaissent des initiatives semblables.

Comment expliquer, dans ce contexte, que plusieurs opérations de suivi des postes aient échoué ? Le refus de certains comités de sélection de communiquer publiquement leurs classements et plus précisément le silence des interlocuteurs officiels contactés par l’ANCMSP sur les sites universitaires de Bordeaux IV et Corte montrent que la transparence et l’équité dans le recrutement restent des objectifs très inégalement poursuivis dans les rangs de la science politique. Par le passé, l’ANCMSP a déjà communiqué sur l’état du recrutement à Bordeaux IV, où même les candidat(e)s ont du mal à obtenir des informations sur leur classement. Comment justifier un tel manque de considération à l’égard des jeunes chercheurs, souvent de futur(e)s collègues ?

Pour contrer de telles dérives, l’ANCMSP a co-élaboré une Charte du recrutement avec l’AFSP et l’AECSP ; cette charte est soutenue par plusieurs membres de Conseils Scientifiques. Nous en défendons les principes dans toutes les réunions physiques de la discipline, du Salon des Thèses aux Assises de la Science Politique en passant par les Congrès de la discipline. Nous en rappelons également l’existence dans les réunions de concertation sur les parcours doctoraux, qui mobilisent aujourd’hui les associations de la discipline aux côtés de ses sections CNU et CNRS.

La réalisation des objectifs militants associés au suivi des recrutements est au cœur du travail de l’ANCMSP. La LRU a favorisé la multiplication des écarts au principe d’un recrutement scientifique national transparent et équitable. C’est à nous, chercheurs, de redoubler de vigilance pour lutter contre l’opacité des recrutements à l’intérieur et au-delà des frontières disciplinaires de la science politique.

Cordialement,

Le bureau de l’ANCMSP