Notre position sur les vacations

Mise à jour 2018-05-04 : L’ANCMSP défend désormais, via la CJC, l’abrogation du statut d’Attaché temporaire vacataire.

L’ANCMSP milite pour une transparence accrue des marchés de l’emploi universitaire. Nous sommes donc tout à fait favorables à la diffusion d’offres de vacations sur la liste, à la condition toutefois qu’elles soient :
– aussi complètes et précises que possible quant aux conditions de travail, de rémunération et de défraiement,
– envoyées dans des délais raisonnables.

La science politique à l’université fonctionne très largement en sous-effectifs de MCF et de PR. Cela entraîne un recours massif aux heures complémentaires et aux vacations. Ce mode de fonctionnement convient aux universités car ces heures ne sont pas assorties de droits sociaux (assurances maladie, chômage, cotisations retraites, prime de précarité, etc.). Le coût brut horaire d’une vacation est ainsi cinq fois inférieur à celui d’un poste ATER – lequel constitue déjà une rémunération dérisoire au regard du niveau de qualification et d’expérience demandés. Le système fonctionne donc en partie sur le travail au noir, dans le cas des vacataires, et cela dans l’indifférence la plus totale. Il nous semble que notre rôle est de rappeler régulièrement que cette situation de misère structurelle devrait inciter à un minimum de considération pour ce personnel précaire.

Les difficultés des responsables de formation dans l’enseignement supérieur public sont indéniables, en particulier lorsqu’il faut ouvrir plus de formations, avec plus d’encadrement, mais moins de moyens… Qui plus est, les doctorants et docteurs sans poste n’ont aucune prise sur cette situation ni sur les relations de pouvoir internes aux universités. Ils n’y sont pas représentés en tant que tels. C’est la raison pour laquelle l’ANCMSP, via la CJC, milite pour la création d’un collège spécifique aux enseignants non-titulaires dans les structures universitaires.

Nous appelons les responsables pédagogiques à se mobiliser sans relâche en interne pour demander des moyens adéquats à leur hiérarchie, sous la forme de postes de titulaires. Nul doute que les défections de dernière minute ainsi que les embauches en extrême urgence, véritables non-sens pédagogiques, en seront d’autant diminuées. Cela contribuera indéniablement à la qualité de l’enseignement.

Nous refusons d’admettre que l’on puisse ouvrir une formation sans avoir les moyens matériels de l’assurer. Certains recrutements de dernière minute sont sans doute inévitables, mais on pourrait toutefois imaginer que les employeurs montrent leur sollicitude par le versement d’une prime d’urgence, le paiement au tarif CM plutôt que TD et diverses autres gratifications.

Les personnes en accord avec notre vision des choses peuvent nous soutenir (comme l’AECSP, dans l’édito de Palaestra sept. 2011), en adhérant ou, mieux encore, en facilitant la vie des personnels recrutés sur des contrats de vacation. Afin que le débat se poursuive et que des solutions puissent être trouvées, nous invitons également chacun à nous signaler les obstacles qu’il rencontre et qui nuisent à la poursuite de ces objectifs.

Nous remercions les abonné(e)s et adhérent(e)s de l’ANCMSP qui contribuent à l’activité de sa liste de diffusion par leurs témoignages circonstanciés et pour leurs précieuses contributions au débat sur les conditions de travail à l’Université.

Cordialement,

L’ANCMSP