Chevauchements d’auditions

L’AECSP, l’AFSP et l’ANCMSP se mobilisent actuellement auprès des comités de sélection pour que des risques de chevauchements soient évités et que des solutions alternatives soient trouvées pour ne pas rompre l’égalité face aux concours de recrutement. Il est un fait récurrent, observé d’années en années : les réponses que nous recevons des président.e.s de comités de sélection renvoient à la difficulté à trouver une date commune pour l’ensemble des membres des comités de recrutement.

Nous interpellons aujourd’hui la communauté des politistes sur la nécessité de hiérarchiser les problèmes face auxquels nous nous trouvons confrontés. Les auditions sont pour un très petit nombre de candidat.e.s une forme d’aboutissement d’un parcours déjà long (doctorat, post-doctorat, contrats précaires, etc.) et semé de sacrifices (financiers, personnels, etc.). La conjoncture fait que les postes sont très peu nombreux et que la majorité des candidat.e.s n’arrivent pas à être auditionné.e.s malgré la qualité de leur dossier. Gérer un emploi du temps est certes compliqué (les précaires de l’enseignement supérieur en savent quelque chose, eux qui doivent jongler entre les horaires, les lieux et les contraintes de chacune de leurs vacations), et nous comprenons donc la problématique qui est celle des comités et de leur président.e. Mais au regard de la précarité de la grande majorité des candidat.e.s aux métiers de la science politique, il nous paraît opportun que les demandes faites aux comités par les trois associations concernant les chevauchements (report des dates d’audition, remboursement des frais d’audition, organisation de visioconférences) ne soient pas systématiquement balayées d’un revers de la main au motif de la difficulté d’organiser un emploi du temps. En ces temps de crise de l’emploi scientifique, la responsabilité de ceux qui sont déjà en postes est de s’assurer que le peu de candidat.e.s qui accèdent à l’audition soient traité.e.s de manière décente et égale (dans l’esprit d’un concours égalitaire).

Les associations de science politique ont mis des outils en place pour s’assurer que les chevauchements ne se reproduisent pas d’année en année : force est de constater que ces instruments (principe du « premier affiché premier servi » sur les dates d’auditions, mise en place d’un suivi, travail de mise en relation des président.e.s de comités de sélection, etc.) ne sont que très peu mobilisés par les recruteurs, lesquels redécouvrent chaque année que la période synchronisée de recrutements est (trop) courte.

A la suite des Assises de la science politique et de la dernière journée sur les recrutements (de concert avec l’ASES et l’AFS), les associations représentatives entendent porter un ensemble de propositions dans le but d’améliorer les conditions de recrutement. Certaines pistes se doivent d’être creusées comme l’impérieuse nécessité d’allonger la période de session synchronisée et la possible centralisation de certaines auditions.

L’AFSP, l’AECSP et l’ANCMSP