Appel à l’organisation d’une rétention des notes des non-titulaires pour le 2e semestre 2020-2021
Inscrivez-vous à la journée d’organisation de la rétention des notes ici !
Le 19 février 2021, nous avons diffusé un communiqué appelant à la démission de Frédérique Vidal, en même temps qu’une pétition co- portée par 23 organisations de l’ESR. Depuis février, plus de 22 000 personnes ont signé l’appel à la démission de Frédérique Vidal initié par des enseignant·e·s et chercheur·ses. Le 4 mars, l’intersyndicale de l’ESR a publié un appel à manifester le 16 mars avec les étudiant·e·s, et demandé également la démission de la ministre. Les précaires de l’ESR ont repris du service avec une AG le 5 février et une prochaine le 22 mars.
Malgré l’éclatement des initiatives, le constat est largement partagé : les politiques mises en œuvre depuis de nombreuses années mènent à la précarisation, à la mise sous contrôle et à la destruction progressive des missions et des moyens de fonctionnement de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Les évolutions législatives introduites par Bienvenue en France, Parcoursup, ou la Loi de Programmation pour la Recherche témoignent de ce qui ne peut plus être considéré comme une méconnaissance du secteur, mais une volonté délibérée de discriminer, de sélectionner, et d’enlever à l’université sa capacité à produire de la recherche et à fournir un enseignement décent aux étudiant·e·s, ainsi que des conditions de travail et d’emploi correctes à celles et ceux qui la font vivre.
Dans le même temps, les attaques répétées contre l’indépendance scientifique et la production de certain·e·s chercheur·ses, le contrôle accru du recrutement opéré par la pénurie organisée de postes d’enseignant·e·s et de chercheur·se·s ainsi que par la remise en question du recrutement par les pairs (par son silence, le ministère a en effet acquiescé aux déclassements, aux révocations ainsi qu’à l’attribution aux jurys d’admission au CNRS, plutôt qu’aux jurys d’admissibilité, des décisions de recrutement) montrent une intention non-déguisée de contrôler les objets dignes de production scientifique comme les personnes qui pourraient exercer cette production.
Ces mesures, politiques, administratives, matérielles et symboliques, ont des effets concrets sur les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche comme sur les étudiant·e·s. Le gouvernement, incapable de prendre les mesures nécessaires pour garantir des conditions d’enseignement et d’études correctes pendant la crise sanitaire, est capable de faire adopter et appliquer en urgence une loi de programmation qui engage, en théorie, l’avenir de la recherche et de l’enseignement en France. Les décrets d’application sont, comme l’avait été le texte de loi, préparés dans la plus grande opacité et sans concertation avec les membres de la communauté académique, et en particulier sans aucune prise en compte de l’armée de précaires qui fait aujourd’hui tourner l’ESR.
C’est pourquoi nous invitons tou·te·s les enseignant·e·s chercheur·se·s non-titulaires à se mobiliser pour obtenir ce qui suit :
- la création de 5000 nouveaux contrats doctoraux financés par an, pendant 5 ans, dont une partie orientés vers les SHS afin que chaque doctorant·e soit rémunéré·e pour son travail, sans réduction du nombre de primo-doctorant·e·s ;
- le recrutement de 10 000 enseignant·e·s chercheur·se·s, nécessaire pour faire face aux besoins de recherche et d’enseignement actuellement remplis par les non-titulaires de l’ESR ;
- la suppression du statut d’attaché·e temporaire de vacation (ATV), la revalorisation de la rémunération minimale de l’heure équivalent TD à 60 euros brut et le recours à des contrats d’enseignement mensualisés pour tou·te·s les missions d’enseignement supérieures à 4 HETD, avec remboursement des frais de transport et rémunération des heures dédiées aux tâches administratives (réunions pédagogiques, corrections d’examens, surveillances, etc.).
Partant du constat de l’échec des mobilisations passées et des conditions sanitaires actuelles rendant difficile des modes d’action reposant sur une occupation physique de l’espace public, de travail ou d’études, nous proposons de mettre au centre de cette mobilisation la rétention des notes.
Afin de préparer une action de mobilisation de grande ampleur à partir d’avril 2021, nous invitons les enseignant·e·s et chercheur·ses non-titulaires à une journée de présentation et de discussion des enjeux qui nous sont propres.
Cette journée aura lieu le 26 mars 2021. Elle devra servir aux objectifs suivants :
- se présenter, entre collectifs locaux ou nationaux, disciplinaires ou transdisciplinaires, et partager nos constats, nos modes d’action, nos attentes ;
- construire ensemble les conditions d’une action de rétention des notes à la fin du semestre pour obtenir une amélioration des conditions de travail et d’emploi des non-titulaires de l’ESR : constitution et renforcement des collectifs locaux ou disciplinaires pouvant soutenir la mobilisation locale et nationale, mobilisation des doctorant·e·s, docteur·e·s sans poste, vacataires, etc.
Afin de recenser les besoins, les demandes d’inscription à l’ordre du jour, les prises de parole souhaitées et les collectifs intéressés, nous vous invitons à remplir ce formulaire pour vous inscrire. Vous pouvez bien entendu également vous inscrire à titre individuel. Cette journée sera cependant réservée aux non-titulaires (i.e. enseignant·e·s et chercheur·se·s n’ayant pas un poste pérenne). Nous diffuserons le programme le mardi 22 mars.
Nous nous adressons ici aux enseignant·e·s chercheur·se·s non-titulaires, puisqu’il s’agit de la mission de l’ANCMSP. Nous encourageons cependant les autres personnels précaires (administratifs notamment) et les personnels d’autres disciplines à se mobiliser également.
Télécharger le communiqué :