Vidal : démission !

Vous trouverez ci-dessous le communiqué de l’ANCMSP appelant à la démission de F. Vidal, à la suite de son bilan déplorable et de ses prises de position réactionnaires. Vous pouvez signer de manière individuelle ou collective la pétition demandant la démission immédiate de la ministre !

Organisations signataires :

  1. ANCMSP (Association nationale des candidat·e·s aux métiers de la science politique)
  2. ASES Association des Sociologues Enseignant.e.s du Supérieur
  3. Assemblée générale Ile-de-France des précaires de l’ESR
  4. Association des enseignant·es-chercheur·ses en science politique (AECSP)
  5. CGT-INRAE
  6. Collectif de doctorant.e.s de Mosaïques-LAVUE
  7. Collectif des non-titulaires de Lyon 2 (CDNT)
  8. Collectif des travailleur·e·s précaires de l’ESR – Marseille
  9. Confédération des Jeunes Chercheurs (CJC)
  10. DICENSUS
  11. EFiGiES Association de jeunes chercheur-euse-s en Études Féministes, Genre et Sexualités
  12. FASOPO (Fonds d’Analyse des Sociétés Politiques)
  13. GIS études africaines en France
  14. L’Alternative
  15. Les Jaseuses, Réseau de jeunes chercheur-euse-s travaillant sur des corpus féminins, féministes et queer
  16. Noria Research
  17. SNCS-FSU de l’Université Paris Nanterre
  18. SNESUP-FSU de l’Université de Strasbourg
  19. Solidaires étudiant-e-s syndicat de luttes
  20. SUD Education
  21. Sud Recherche EPST
  22. Unité de Recherches Migrations et Société (URMIS)
  23. Université Ouverte

Communiqué de l’ANCMSP – 18 février 2021

Les dernières déclarations de Frédérique Vidal ont scandalisé la communauté universitaire : en décidant ce qui serait ou non digne de recherche, et en demandant une enquête sur les pratiques et les objets de recherche des chercheur·ses, la ministre montre une fois de plus le mépris dont elle fait preuve envers les personnels de l’ESR et l’autonomie de la recherche. De tels propos avaient déjà été tenus avant elle par le président de la République, le ministre de l’Education et le ministre de l’Intérieur.

La ministre, elle-même universitaire, est pourtant censée, par son mandat, défendre l’université et les universitaires, et non pas les attaquer frontalement. Le politique n’a pas à déterminer ce qui est ou non digne de recherche académique !

La manœuvre consistant à utiliser des thèmes importés de l’extrême droite pour promouvoir un contrôle de la production scientifique a pour seule fonction de détourner l’attention des problèmes réels que rencontre l’université. Ces derniers sont nombreux : sous-financement chronique, manque de postes et de contrats doctoraux assurant les moyens aux chercheur·ses de mener leurs recherches, précarité des enseignant·es chercheur·ses non-titulaires, des personnels administratifs et des étudiant·es, manque de stratégie cohérente pour faire face aux impacts de la crise sanitaire dans les universités…

Alors que la ministre porte une lourde responsabilité dans l’état actuel de l’ESR, elle reste aveugle et sourde aux prises de position des étudiant·es comme des personnels du secteur qu’elle est pourtant censée défendre.

Cette manœuvre n’est pas seulement moralement condamnable, éthiquement abjecte, et politiquement ridicule. Elle a des effets concrets pour les enseignant·es chercheur·ses, et en particulier pour les plus précaires d’entre elles et eux. Durant les débats sur la LPR, la tentative de subordonner les libertés académiques au respect d’une notion aussi fourre-tout que les “valeurs de la République” est un autre exemple de ce mépris envers l’autonomie scientifique, gage d’une production diverse et de qualité.

Dans ses dernières interventions, la ministre se permet de juger – et ceci sans aucune légitimité scientifique – de la scientificité de travaux simplement à partir de leur objet de recherche. Pour ce faire, elle entend notamment instrumentaliser le CNRS pour en faire une instance de surveillance du travail des enseignant·e·s-chercheur·ses, créant une opposition très déplorable entre CNRS et universités.

Comment ne pas penser dans ce contexte que ces prises de position servent de caution aux attaques, au harcèlement ou aux menaces auxquelles font face les scientifiques concerné·es ? Si même le gouvernement ne soutient pas ses chercheur·ses, pourquoi d’autres respecteraient-ils et elles la production scientifique ? Que dire de la valorisation souhaitée du doctorat quand l’indépendance scientifique et les compétences des chercheur·ses sont ainsi remises en question ? Les mots ont des effets, ici concrets, sur les carrières des enseignant·es et chercheur·ses, en particulier sur les plus précaires d’entre elles et eux, pour qui la reconnaissance de leur travail est la première condition de possibilité pour obtenir les moyens de mener leurs recherches.

Enfin, si ces attaques semblent à ce stade se limiter aux sciences sociales, et en particulier à la science politique et la sociologie, rien ne permet de penser qu’elles ne s’étendront pas prochainement à d’autres disciplines : une fois la porte ouverte à l’instrumentalisation politique de la science, difficile de la refermer.

Nous demandons donc à madame la ministre, Frédérique Vidal, de prendre ses responsabilités et de démissionner sans attendre. Le poste de ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche doit être occupé par une personne qui prend en compte les enjeux réels de ce secteur, qui prend en compte les remontées de terrain offertes par les acteurs qui s’y battent tous les jours pour faire vivre un service public universitaire, et qui respecte les principes fondamentaux de la production de recherche scientifique, dont son autonomie vis-à-vis du politique.

En tant qu’association défendant les intérêts des candidat·es aux métiers de la science politique, nous soutiendrons les chercheur·ses en sciences sociales, en particulier les plus précaires, qui seraient victimes de pressions et de menaces en raison de leurs objets de recherche, que celles-ci viennent des autorités de tutelles, de futurs recruteurs, de leurs employeurs, ou d’autres. Nous appelons les organisations syndicales et les autres associations disciplinaires à faire de même. N’hésitez pas à nous contacter.

Nous invitons les organisations et individus le souhaitant à signer la pétition inter-organisations .