Le bilan annuel de la campagne CNRS 2020-2021 en sections 36 et 40 par l’ANCMSP est désormais disponible. Vous le trouverez en cliquant ici : Bilan des recrutements CNRS 2021
L’ambition de la constitution de ces rapports est triple. D’abord, il s’agit de visibiliser l’état déplorable du marché du travail dans ces sections, l’accroissement de la concurrence entre des dossiers tous excellents, dans un contexte de pénurie de postes. Nous espérons également qu’elle permettra aux candidat·es d’avoir une connaissance objective des conditions d’accès au CNRS et d’en connaître les logiques implicites. Nous souhaitons enfin que nos remarques sur son déroulement conduisent les jurys à améliorer leurs pratiques, en particulier en publicisant et en précisant davantage les critères de sélection, ainsi qu’en œuvrant à une plus grande transparence des modalités d’évaluation des candidat·es.
Le Bureau de l’ANCMSP déplore, une fois de plus, le manque criant de postes mis au concours par le CNRS. Rappelons en effet que les 3 postes mis au concours pour la section 40 représentent le plus faible contingent de postes ouverts au concours depuis une décennie, battant le record de l’année précédente. Les 4 postes ouverts en section 36, dont un poste fléché et un poste en droit, constituent une amélioration d’un poste par rapport à 2020, même si ce nombre reste extrêmement faible par rapport aux années précédentes (11 postes en 2011, avec une rupture en 2016).
Par ailleurs, une fois de plus le taux de pression par poste apparaît, dans les deux sections étudiées, largement supérieur à la moyenne du CNRS.
À la pénurie de poste, s’ajoute le problème de fonctionnement soulevé par les affaires récurrentes de déclassement entre les jurys d’admissibilité et d’admission. Comme l’année dernière, nous défendons l’idée qu’il conviendrait que les principes de transparence, de responsabilité et d’égalité dans le traitement des candidatures puissent être davantage garantis, afin que le concours conserve sa crédibilité.
Parmi les nombreux apports de cette édition 2021, notons l’intégration de nouvelles informations qui permettent de mieux appréhender le critère de sélection par le degré d’internationalisation, alors que la perception du poids réel de ce dernier dans les logiques de recrutement navigue le plus souvent entre des registres d’euphémisation et de surestimation.
Il nous semblait particulièrement important d’aborder cette question à l’heure où le PDG du CNRS M. Antoine Petit, après avoir comparé la LPR à une “loi darwinienne” en 2019, continue de défendre cette concurrence démentielle, conçue comme un mécanisme sain pour “permettre aux très bons à devenir encore meilleurs au niveau international”, sans voir que l’excellence de la recherche tant défendue de l’organisme dépend avant tout de conditions décentes dans lesquelles travailler.
Bonne lecture !